Faire un câlin à un proche, à quelqu’un à qui l’on tient, il n’y a rien de plus humain que d’enlacer ceux qui nous sont chers.
Cependant, la crise sanitaire que nous avons traversé nous a poussé à revoir nos habitudes de vie. Beaucoup d’entre nous ont alors pu ressentir un manque de contact physique avec les autres.
Pas d’inquiétudes à avoir, cela est tout à fait normal. En effet, de nombreuses études scientifiques sur le comportement humain ont démontré que le contact physique, et donc les câlins, avaient de réels effets positifs sur notre santé physique et psychique.
Les câlins et l’hormone du bonheur
Les câlins ont d’abord un effet immédiat sur notre santé mentale. Qui ne s’est jamais senti beaucoup mieux après s’être fait enlacer un instant ? C’est tout à fait normal, et l’explication est scientifique.
Notre corps dégage, lorsque que nous sommes heureux, dans un état de plénitude, une hormone appelée « ocytocine » ou bien « l’hormone du bonheur ». C’est le cas lors d’un câlin, ou encore lorsque nous méditons. Céline Rivière, une neuropsychologue, parle de cette hormone comme d’une forme d’antidépresseur naturel. En effet, cette hormone que génère notre corps fait baisser notre pression sanguine et réduit notre stress. Toucher les autres nous permet alors de faire baisser la pression et de sentir plus apaisé.
Une étude scientifique menée en 2012 par PubMed[i] va encore plus loin en démontrant que lorsque nous faisons un câlin pour réconforter quelqu’un, nous en ressentons aussi les bienfaits. Cet effet s’explique par le rôle des neurones miroirs. Si nous voyons qu’une personne est heureuse, nous nous sentirons également apaisés et moins stressés par mimétisme.
Lutter contre les petites baisses de moral par un câlin
Le contact humain, au-travers des câlins, peut également nous remonter le moral. Notre corps possède de nombreux corpuscules tactiles qui sont des récepteurs. Ils se situent sur notre peau et envoient un signal à notre cerveau lorsqu’ils sont stimulés. Cela a pour effet de nous remonter le moral, et de réduire nos peurs et nos anxiétés. « Même des contacts interpersonnels fugaces et apparemment insignifiants peuvent aider les gens à gérer plus efficacement leurs préoccupations existentielles » nous explique le psychologue et chercheur Sander Koole de l’Université d’Amsterdam.
Des bienfaits sur notre santé dès l’enfance
Notre santé physique est aussi impactée. Cela se voit dès l’enfance comme l’a montré le psychiatre René Spitz en 1948[ii]. Il a prouvé que sans contact humain, un enfant développe des carences affectives qui peuvent par la suite, générer des troubles psychiques et physiques dans son développement. L’hôpital de Boston en ce sens utilise des « câlineuses » bénévoles pour s’occuper des nouveaux nés seuls. C’est également l’hypothèse que soutien Céline Rivière dans son ouvrage La Calinothérapie[iii]. Faire des câlins serait rassurant et réconfortant, car cela nous renvoie à notre enfance, à un sentiment de sécurité et de bien-être.
Une étude menée en 2014 par des chercheurs américains de l’Université Carnegie Mellon à Pittsburgh, montre que les personnes qui ont plus de support de leurs proches au-travers d’un contact physique tombent moins malades. Les câlins auraient alors un réel effet sur notre système immunitaire.
En résumé : L’être humain a besoin de câlins
Les câlins sont indispensables à l’être humain, et nous souffrons aujourd’hui de ce manque de contact. Faire un câlin est le moyen le plus évident pour montrer son affection envers les autres. Le touché, en étant l’un de nos cinq sens, prend une part importante dans la communication interpersonnelle. Beaucoup d’émotions peuvent passer par le simple contact physique[iv].
Faire un câlin, un geste simple, présente donc pleins d’avantages dont nous ne devrions pas nous priver. Allons au contact des autres pour nous sentir mieux et faire du bien, tout en n’oubliant pas de se laver les mains pour respecter les gestes barrières.
[i] Inagaki TK, Eisenberger NI. Neural correlates of giving support to a loved one. Psychosom Med. 2012 ;74(1):3‐7.
[ii] Spitz, René. La perte de la mère par le nourrisson. In: Enfance, tome 1, n°5, 1948. pp. 373-391.
[iii] Rivière, Celine. La câlinothérapie, une prescription pour le bonheur, Michalon, 2015.
[iv] Etude de Hertenstein, M. J., Holmes, R., McCullough, M., & Keltner, D. (2009). The communication of emotion via touch. Emotion, 9(4), 566–573 dans APA (american psychological association)